Histoire du jazz

Prologue

Les afro-américains ont créé le jazz en mélangeant leurs cultures traditionnelles et toutes les influences que les Etats-Unis ont pu leur apporter. Le style New-Orleans est la première musique Noire à s'être fait connaître tout autour du monde. Les années 1920 et 1930 ont fait du New-Orleans une musique populaire, mais la ségrégation est toujours là (les Noirs jouent pour les Blancs). C'est une musique de fête, jouée par beaucoup de musiciens en même temps. Nous la considérons comme un jazz peu organisé.

Au commencement

L'organisation et la construction d'une musique de haut niveau sera toujours le but de chaque musicien. C'est valable pour les jazzmen du 20^e siècle. Plus nous écoutons du jazz récent, plus il est construit et difficile à comprendre. C'est pour quoi il est nécessaire de comprendre, même vaguement, l'histoire du jazz pour écouter le jazz contemporain.

L'Entertainement (1930-1940)

L'Entertainement constitue une grande avancée dans l'universalisation du jazz aux Etats-Unis. "Entertainement" signifie amusement ou plutôt loisir. C'est ce que les américains ont fait du jazz au cours des années 1930-1940. On allait alors danser dans les clubs sur la musique des Big-Bands.

Le Be-Bop (1950-1960)

Les musiciens ne pouvaient pas s'exprimer individuellement dans un Big-Band ; c'est pourquoi le jazz en petite formation apparut dans les années 1950. Le Be-Bop fut le mouvement principal de cette période, il se jouait souvent en quartet (cf. Charlie Parker) et sur des morceaux très rapides.

Le Cool Jazz (1958-1970)

Dans les années 1960, le jazz en petite formation se développe : Miles Davis lance le Cool Jazz en 1958 puis enregistre en 1959 le chef d'oeuvre de ce mouvement : Kind of Blue. Le Cool Jazz est un jazz libre, rempli de silence et d'intensité. Il contient tout le Be-Bop dans ses phrasés et l'attitude des musiciens. C'est une musique qui s'écoute facilement et que l'on peut apprécier dans tous les instants.

Le Free Jazz (1960-1970)

Tous les mouvements de jazz qui ont précédé le Free Jazz ont eu des conventions de jeu ; mais l'avant-garde des jazzmen décida au début des années 1960 de s'en affranchir et de jouer le "jazz libre". John Coltrane a tourné sa carrière vers le Free Jazz et est allé, jusqu'à sa mort en 1967, vers une musique de plus en plus libre. Ce mouvement, par opposition au Cool Jazz, se caractérise par son intellectualisme et sa complexité. Il est difficile à comprendre et donc à écouter pour un public de néophytes.

Le Funk Jazz (1970-1980)

Dans les années 1970, les jazzmen vont jouer la musique de leur temps. Herbie Hancock par exemple avec les Headhunters va mélanger funk et jazz. Cannonball Adderley aussi mettra son saxophone dans le funk vers la fin de sa carrière. En fait, ce mouvement préfigure la suite de l'histoire du jazz : l'adaptation des jazzmen vers la musique populaire. Cela ne les empêche pas d'improviser, mais après les excès de complexité du Free Jazz, il semble normal de rapprocher la musique de ses auditeurs.

La fin du siècle

Depuis les années 1980, le jazz suit un même mouvement. La commercialisation de plus en plus poussée et le besoin de reconnaissance des musiciens a créé un jazz plus populaire qui conserve cependant son esthétique propre. Michel Petrucciani, par exemple, est capable de retenir l'attention d'un public de non-connaisseurs en jouant seul sur son piano. Dee Dee Bridgewater, par le chant, démocratise le jazz tout en laissant une place centrale à l'improvisation. C'est une époque de compromis. Plus personne aujourd'hui n'accepterait d'enregistrer un album pour 100€ (somme que John Coltrane et Miles Davis ont perçu pour Kind of Blue !). Il faut pouvoir jouer de la musique tous publics sans pour autant sacrifier son style ; c'est un exercice difficile que peu d'interprètes arrivent à maîtriser.